Des estimations globales établissent des flux de plastiques entrant en mer entre 1 et 10 millions de tonnes chaque année. Mais elles sont associées à de grandes incertitudes liées à des difficultés méthodologiques pour quantifier les flux de plastiques du continent vers les océans. Travailler à l’échelle des bassins versants s’avère nécessaire afin de mieux calibrer ces approches globales. Dans cette étude, une approche de modélisation conceptuelle, basée sur l’approche statistique de JAMBECK et al., et une approche de terrain sont comparées avec pour objectif (i) de quantifier les flux de plastiques transitant en Seine et (ii) de préciser les incertitudes des deux approches et leur origine. Malgré la simplicité des approches statistiques et des techniques d’extrapolation utilisées, les deux méthodes donnent des résultats du même ordre de grandeur, c’est-à-dire entre 1800 et 5900 t/an de plastiques transitant en Seine. Les principaux acteurs de la gestion des déchets sauvages sur le fleuve ne collectent qu’environ 100 t/an de plastiques, soit une faible fraction du flux estimé. Dans le cadre de la directive cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) de 2008, des actions sont mises en œuvre afin de quantifier les flux de plastique déversés en mer. Parmi les différentes méthodes, une meilleure exploitation des données issues des collectes des associations pourrait être une aubaine avec, par exemple, la création d’une base de données nationale et homogène répertoriant les opérations de collecte.
Estimation des flux de plastiques transitant en Seine : quelles méthodes pour quels résultats ?
Techniques Sciences Méthodes – Numéro 1-2
2019