Importance des émissions d'origine domestique dans les réseaux d'assainissement urbains: cas des alkylphénols, phtalate et parabènes dans l'agglomération parisienne

R. MOILLERON, A. BERGÉ, S. DESHAYES, V. ROCHER, V. EUDES, A. BRESSY Techniques Sciences Méthodes - Numéro 5 2019

La note technique ministérielle du 12 août 2016 explique les modalités de la recherche de micropolluants dans les eaux usées traitées et dans les eaux brutes des usines de traitement des eaux usées sur le territoire métropolitain. Cette note constitue une feuille de route pour les collectivités relevant de son application pour favoriser le développement de plans d’actions contribuant à la réduction des émissions de 96 micropolluants. Il s’agit de favoriser des actions de réduction à la source afin de limiter les flux arrivant aux usines de traitement des eaux usées. Un levier d’action qui semble naturel aux collectivités est le contrôle des émissions issues des industries présentes sur les bassins versants considérés. L’article s’intéresse à une autre source d’apport aux flux de polluants qui n’est pas nécessairement prise en compte: les eaux domestiques. Dans le cas de l’agglomération parisienne, densément urbanisée et faiblement industrialisée, nous avons montré que la contamination des eaux usées d’origine domestique est majoritaire par rapport à la contamination des eaux usées d’origine industrielle pour trois familles de micropolluants : les alkylphénols et les phtalates, relevant de la liste de la note technique, d’une part, et les parabènes, micropolluants émergents d’intérêt, d’autre part. Ensuite, l’étude de la qualité des eaux grises a permis d’identifier les eaux de douche et de lave-linge comme sources principales d’émission de ces trois familles de micropolluants dans les eaux usées domestiques et donc d’identifier des pistes de réduction. Enfin, la diminution des concentrations observées, entre 2010 et 2015, dans les principaux émissaires de l’agglomération parisienne, a permis de comprendre les déterminants de ces fluctuations (réglementations et/ou pratiques de consommation) afin d’imaginer d’autres leviers d’action pour les collectivités.

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