Adaptation du fonctionnement de la station d’épuration Seine Aval (Yvelines) à la suite de l’incendie de l’unité de clarifloculation en 2019 et conséquences sur la Seine 

L. FRAT, S. GUÉRIN RECHDAOUI, R. RICHOUX, E. GARCIA-GONZALEZ, R. KRIMOU, I. QUINIO, C. FISSON, M. MUNTONI, S. AZIMI, J.-M. MOUCHEL, A. GONÇALVEZ, V. ROCHER Techniques Sciences Méthodes - Numéro 5 - 2023 2023

Seine aval (SAV) est la plus grande usine de traitement des eaux usées (STEU) européenne. Le 3 juillet 2019, un incendie s’est déclaré au niveau de l’unité de clarifloculation dédiée à l’élimination du phosphore et d’une partie des matières en suspension (MES). En conséquence, la capacité hydraulique de traitement de l’usine a été diminuée et le phosphore ne dispose plus d’un traitement dédié. Face à cette situation, des solutions techniques ont été mises en œuvre sur l’usine pour retrouver des performances de traitement compatibles avec la préservation du milieu naturel. Afin d’apprécier les bénéfices de ces solutions techniques, trois périodes de fonctionnement ont été identifiées correspondant à (1) la période post-incident et avant le déploiement des solutions techniques, (2) la mise en place de la première solution technique (injection du chlorure ferrique FeCl3 en décantation primaire) et (3) la mise en place de la seconde solution technique (remise en route des bassins à boues activées). Les résultats montrent que l’impact du changement de fonctionnement de SAV est limité hors phosphore. En comparaison à la période antérieure à l’incendie, les performances de traitement restent globalement équivalentes par temps sec et logiquement plus faibles par temps de pluie au regard de la réduction de la capacité de traitement. Le suivi de la qualité physico-chimique et biologique de la Seine à l’aval proche (Poissy) et éloigné (Poses) de l’usine a démontré la résilience de la Seine face à ces apports additionnels. Aucune efflorescence algale associée à une désoxygénation n’a été observée sur la période étudiée en Seine. De plus, la qualité bactériologique de la Seine (E. coli et entérocoques intestinaux) est restée équivalente à celle des années précédentes. Enfin, il n’a pas été observé d’impact durable sur les populations piscicoles avec une diversité de poissons retrouvée dès deux semaines après l’incendie. 

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