Devenir des phtalates en milieu urbain : de l’égout au rejet de la station d’épuration.

A. BERGÉ, J. GASPERI, V. ROCHER, A. COURSIMAULT, R. MOILLERON Techniques Sciences Méthodes - Numéro 4 2012

Ce travail restitue les résultats obtenus dans le cadre de la troisième phase du programme OPUR sur la qualité, à la fois, des eaux usées transitant dans les grands émissaires de la région parisienne, des effluents en entrée et des eaux en sortie de l’usine d’épuration de Seine centre (Colombes). Sa finalité est : (1) d’établir un état des lieux de la contamination par les phtalates dans un bassin versant urbain fortement anthropisé ; (2) et de déterminer l’efficacité de différents procédés d’épuration (décantation physico-chimique lamellaire et biofiltration) vis-à-vis de ces composés. Les concentrations, pour ces derniers, fluctuent dans les émissaires entre 0,60 et 3,91 μg/L pour le phtalate de di-n-butyle (DnBP) et le phtalate de benzylbutyle (BBP), et entre 5,23 et 161 μg/L pour le phtalate de diéthyle (DEP) et le phtalate de diéthylhexyle (DEHP). Les concentrations pour ces mêmes composés fluctuent entre 0,97 et 6,01 μg/L, et entre 7,00 et 71,88 μg/L dans les eaux brutes en entrée de Seine centre. Pour le DEHP, la concentration dans les eaux épurées (2,30 μg/L) dépasse la norme de qualité environnementale (NQE) en vigueur (1,30 μg/L) définie pour le milieu récepteur. Toutefois, la dilution de ces eaux dans le milieu récepteur atténuera l’impact de ce composé sur la faune et la flore locales. Enfin, une part significative de la pollution (> 83 % pour tous les composés) est éliminée lors de la décantation physico-chimique lamellaire et de la biofiltration, avec une décantation lamellaire qui favorisera l’élimination des composés lourds (DEHP, DnBP et BBP) et une biofiltration qui éliminera principalement des composés légers comme le DEP

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