Évaluation de l’effet potentiel de rejets de station d’épuration désinfectés à l’acide performique (PFA) sur les communautés microbiennes du milieu récepteur

S. BAGAGNAN, M.D. JUSSELME, V. ALPHONSE, A. LIVET, S. GUERIN RECHDAOUI, A.MARCONI, V. ROCHER, R. MOILLERON Techniques Sciences Méthodes - Numéro 6 - 2024 2024

Des techniques avancées efficaces pour améliorer le traitement des rejets de stations d’épuration ont été développées pour répondre à la demande croissante de protection des ressources en eaux et aux menaces pour la sécurité de l’eau liées aux contaminants (chimiques, biologiques) provenant des rejets. Récemment, l’utilisation de l’acide performique (PFA) suscite un intérêt croissant grâce à ses propriétés oxydantes élevées. La plupart des travaux de recherche se sont concentrés sur son efficacité à éliminer les bactéries indicatrices fécales qui sont utilisées pour contrôler la qualité biologique des rejets. Mais les effets potentiels des rejets traités à l’acide performique sur les communautés microbiennes du milieu récepteur restent moins renseignés. Dans ce travail, les effets potentiels de rejets de stations d’épuration traités au PFA sur les micro-organismes du milieu récepteur, dans le cas présent la Seine, ont été étudiés. Pour cela, des expériences en laboratoire ont été mises en place. Le rejet de la station de Seine Centre traité au PFA à 2 mg/L pendant 10 min a été mis en contact avec l’eau de la Seine pendant 60 min. L’abondance, les activités et la diversité des communautés microbiennes de ce mélange ont été suivies à pas de temps réguliers durant 60 min. Les résultats montrent que dans les conditions expérimentales de cette étude, il subsiste un effet rémanent léger après la mise en contact des rejets traités au PFA avec de l’eau de la Seine. L’activité et la diversité microbienne des eaux de la Seine recevant les rejets non traités diffèrent également légèrement de celles des eaux de Seine recevant rejets traités au PFA pour les 15 premières minutes. Cela est probablement dû à la différence de concentration des cellules microbiennes intactes/endommagées dans les rejets traités ou non. Cette différence pourrait affecter la capacité de dégradation de la matière organique durant ces 15 premières minutes, tout comme laprésence potentielle de PFA résiduel. Dans l’ensemble, nous n’avons pas observé d’impacts spécifiques des rejets traités au PFA sur les micro-organismes de la Seine. D’autres expériences et mesures sont nécessaires pour confirmer les effets mineurs observés au début du contact. Les résultats de cette étude apportent un premier retour d’expérience dans des conditions d’exploitation sur la désinfection au PFA, soulignant l’impact réduit des rejets traités au PFA sur les communautés microbiennes du milieu récepteur.

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