Lors des épisodes de pluie, de grandes quantités d'hydrocarbures (aliphatiques et aromatiques) et de métaux lourds pénètrent dans l'égout unitaire par le biais des eaux de ruissellement des toits et des routes. La diminution de ces apports, nécessaire à la réduction des débordements des égouts unitaires, nécessite la connaissance de la nature et de l'origine du polluant. Ce travail, axé sur les sédiments des usines de relevage, vise à caractériser le contenu et les empreintes des polluants associés au ruissellement routier. Les niveaux de contamination par les hydrocarbures, calculés à 80 et 24 µg.g-1 dw pour les composés aliphatiques et aromatiques, sont du même ordre de grandeur que ceux rapportés dans la littérature. De même, les niveaux de contamination par les métaux lourds sont en bon accord avec les études précédentes. Néanmoins, une diminution des teneurs en Pb, induite par la récente restriction de l'émission de Pb par le trafic, et une augmentation des teneurs en Cu, probablement liée à l'apparition d'une abrasion intensive des garnitures de freins, ont été constatées. De plus, les empreintes d'hydrocarbures soulignent la variabilité de l'origine des hydrocarbures. En effet, les distributions aliphatiques reflètent la combinaison d'apports biologiques (végétaux) et pétrogènes (huiles de lubrification, essence, etc.), tandis que les distributions aromatiques indiquent une origine pyrolytique importante avec des traces de contaminations pétrogènes.
Hydrocarbures et métaux lourds associés aux sédiments de stations de relevage de l’agglomération parisienne
La Houille Blanche - Volume 90
2004