Le traitement des eaux usées par biofiltration : cas de la station Seine centre (SIAAP).

V. ROCHER, C. PAFFONI, A. GONCALVES, V. LEGAIGNEUR, A. DUTOT, M. GOUSAILLES Techniques Sciences Méthodes - Numéro 10 2006

Le principe de la biofiltration repose sur l’utilisation d’un matériau filtrant de type granulaire immergé (aéré ou non) sur lequel se développent des populations bactériennes qui vont dégrader la charge polluante apportée par l’effluent. Cette technologie caractérisée par son extrême compacité et sa modularité, est adaptée aux usines d’épuration implantées en zone fortement urbanisée. Ainsi, l’usine d’épuration Seine centre du SIAAP, implantée en 1998 à proximité de Paris, présente une filière de traitement biologique composée de trois étages de biofiltres permettant l’élimination de la pollution carbonée et azotée (nitrification-dénitrification). Cet article synthétise les principaux enseignements tirés de l’exploitation de cette usine au cours de ces dernières années. Ainsi, il a été montré que l’élimination efficace de la pollution carbonée, essentiellement réalisée sur le 1er étage, limite considérablement le rejet de polluants organiques, et notamment de matière organique facilement biodégradable, dans le milieu récepteur. De la même manière, le traitement de la pollution azotée est performant. L’azote ammoniacal est éliminé dans sa quasi-totalité au cours du processus de nitrification initié sur le 1er étage (production de NO3- de 0.2 kg N/m3 /J) et intensifié sur le 2ème étage (production de NO3- de 0.7 kg N /m3/J). La dénitrification, fortement influencée par le ration C/N (DCOS/N-NO3- - optimal de l’ordre de 4), est, elle aussi, efficace (‘ taux d’abattement médian de NO3- de 83%). Ces performances épuratoires permettent le maintien d’un faible niveau de contamination des eaux de rejet ([NH4+] et [NO3-] respectivement de de 0.5 à 4 mg N/L) compatible avec les seuils fixés par les usines implantées en zone sensible. Le bilan économique, dressé parallèlement à l’étude technique, a permis d’évaluer le coût de fonctionnement de la biofiltration à environ 37€/1000 m3 d’eau biofiltrée et a souligné l’impact économique majeur de l’injection de méthanol lors de la post-dénitrification (40% du coût total de la biofiltration).