Les eaux résiduaires urbaines transitant dans les réseaux d’assainissement véhiculent un nombre important de polluants parmi lesquels les substances dites « émergentes » comme les phtalates et les alkylphénols. Le danger associé à ces composés le plus largement reconnu réside indubitablement dans leur potentiel œstrogénique, c’est-à-dire leur capacité à imiter les hormones œstrogènes naturelles. Si les données collectées dans le milieu naturel commencent à être importantes, notamment pour les alkylphénols et, dans une moindre mesure, pour les phtalates, les informations concernant les différentes sources de contamination (rejets industriels, rejets domestiques, rejets d’usine d’épuration, etc.) sont encore trop limitées pour définir des actions prioritaires de réduction de ces composés. Parmi les sources de contamination, les rejets industriels sont souvent considérés comme vecteur de la pollution en milieu urbain. Au total, 101 échantillons répartis sur 33 sites et classés dans 11 secteurs d’activité ont été collectés. Ainsi ont été échantillonnés des rejets de blanchisseries industrielles, d’industries de traitement de surface, d’industries pharmaceutiques et cosmétiques… Les échantillons ont été analysés pour les composés suivants : diéthyl phtalate, di-n-butyl phtalate, butyl benzyl phtalate, di-(2-éthylhexyle) phtalate, nonylphénol et 4-tert-octylphénol. Les phtalates et le nonylphénol ont été mesurés à des concentrations importantes (jusqu’à 1200 μg/L). Au final, après estimation des flux, les rejets industriels semblent contribuer que très faiblement au flux total entrant dans les usines d’épuration parisiennes (moins de 3 % pour tous les composés).
Phtalates et alkylphénols dans les effluents industriels : contribution à la pollution véhiculée dans les réseaux d’assainissement parisiens.
Techniques Sciences Méthodes - Numéro 11
2013