Polluants prioritaires dans les eaux usées et les rejets urbains de temps de pluie.

J. GASPERI, S. GARNAUD, V. ROCHER, R. MOILLERON Techniques Sciences Méthodes - Numéro 11 2008

L’adoption en France de la directive cadre européenne se traduit actuellement, à l’échelle de chaque bassin hydrologique, par la révision des Schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage). Dans le cadre de cette révision, des programmes de surveillance ont été mis en place fin 2006 afin de s’assurer, par le suivi de l’état des eaux et des milieux aquatiques, que les objectifs seront bien respectés, que les actions mises en œuvre pour atteindre les objectifs seront suffisamment efficaces et que toute source d’altération de l’état des milieux aquatiques pourra être identifiée. À ce titre, les eaux usées et les rejets urbains de temps de pluie (RUTP), considérés comme une source probable d’altération du milieu naturel, devaient donc être étudiés. Cet article a pour but de présenter les résultats obtenus dans le cadre des campagnes de mesures initiées par la ville de Paris, avec le soutien de l’agence de l’eau Seine-Normandie, sur les eaux usées et les RUTP, au sein du réseau d’assainissement unitaire parisien. Sa finalité est d’examiner l’occurrence des substances prioritaires et l’importance de leur concentration dans ces effluents. Ce travail confirme, avant tout, qu’un nombre important de substances prioritaires sont présentes dans les eaux usées et les RUTP. Parmi les 66 substances recherchées, 33 et 40 d’entre elles ont respectivement été observées dans les deux types d’effluents. Comme attendu, la plupart des métaux a été très souvent quantifiée, confirmant ainsi leur omniprésence. Pour les chlorobenzènes et la plupart des produits phytosanitaires, les concentrations mesurées dans les eaux usées et les RUTP sont inférieures aux limites de quantification (variant de 0,01 à 0,06 μg/l), tandis que la majorité des autres polluants organiques (hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), organoétains, composés organiques volatils, phtalates et alkylphénols) présentent globalement des concentrations de l’ordre du μg/l. Par temps de pluie, des concentrations plus importantes ont été constatées pour certains métaux, pour les HAP de trois à quatre cycles aromatiques, quelques produits phytosanitaires et les organoétains.

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