Premières investigations sur la contamination en microplastiques d'une zone urbaine - Cas de l'agglomération parisienne

R. DRIS, J. GASPERI, V. ROCHER, M. SAAD, B. TASSIN Techniques Sciences Méthodes - Numéro 12 2015

L’impact des plastiques sur les écosystèmes marins a été constaté dès les années 1970. Même si cet impact est incomplètement cerné (d'un point de vue éco toxicologique essentiellement), il ressort de la littérature qu’il est significatif. Actuellement, l’impact des microplastiques, particules de taille inférieure à 5 mm, est étudié. Certains travaux suggèrent qu’une grande partie des microplastiques en milieu marin est importée du continent par les fleuves. Il n’existe de nos jours aucune étude à l'échelle des bassins versants urbains pour étayer ces hypothèses. Cette étude est une des premières à mesurer les apports par les réseaux urbains aux milieux récepteurs, à estimer l’efficacité des traitements sur ces types de particules et à évaluer l’apport des retombées atmosphériques. Pour ce faire, des prélèvements sont effectués au niveau des eaux usées, des rejets des usines d’épuration, des retombées atmosphériques et des eaux de surface. Les échantillons sont analysés par filtration directe. Les filtres sont observés sous stéréo-microscope et les microplastiquescomptabilisés. Les microplastiques sous forme de fibres sont prédominants. Les niveaux de concentration à l’entrée de l’usine d’épuration de Seine centre varient entre 260 x 103 et 640 x 103 particules/m3. Des niveaux plus faibles sont observés dans les rejets (entre 26 x 103 et 50 x 103 particules/m3) attestant d’un abattement dans les filières de traitement ayant recours à des biofiltres. Les retombées atmosphériques présentent des moyennes de 111 particules/m2/j sur un site urbain et de 58 particules/m2/j sur un site périurbain. Les retombées atmosphériques sont susceptibles de constituer une source diffuse majeure de microplastiques. La forme fibreuse est prédominante chez les microplastiques dans les eaux de surface. Des concentrations entre 2 et 441 particules/ m3 ont été observées. Les microplastiques de forme fibreuse pourraient provenir des sources urbaines directes ou diffuses.

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