Cet article restitue les résultats obtenus dans le cadre du programme « Observatoire des polluants urbains » (OPUR) sur la qualité des rejets urbains de temps de pluie (RUTP). Sa finalité est d’examiner l’occurrence des substances prioritaires dans ce type de rejet et l’importance de leur concentration comparativement aux eaux usées ou aux eaux de ruissellement. Cette étude confirme avant tout qu’un nombre important de substances prioritaires sont présentes dans les RUTP. Parmi les 88 substances recherchées, 49 substances ont été détectées dans les RUTP, la plupart étant aussi détectées dans les eaux usées ou les eaux de ruissellement. Pour la majorité des composés organiques, les concentrations totales fluctuent typiquement entre 0,01 et 1 μg/L, tandis que les métaux présentent des concentrations supérieures à 10 μg/L. En dépit de l’ubiquité des molécules, des différences significatives apparaissent en termes de concentrations ou de profils entre les RUTP, les eaux usées et les eaux de ruissellement. Pour la plupart des polluants organiques hydrophobes et des métaux particulaires, les concentrations des RUTP excèdent les concentrations observées pour les eaux usées et les eaux de ruissellement, ce qui est dû à la remise en suspension des dépôts formés au sein du réseau. Pour les pesticides et le Zn, les eaux de ruissellement semblent contribuer majoritairement à la pollution observée dans les RUTP, tandis que les eaux usées demeurent la source majoritaire de composés organiques volatils. De manière assez surprenante, des concentrations en DEHP et en organoétains comparables ont été observées entre tous les types d’eau. La dernière partie de cette étude comparant les niveaux observés dans les RUTP aux normes de qualité environnementales souligne un risque important pour les hydro carbures aromatiques polycycliques (HAP), les organoétains et les chloroalcanes.
Substances prioritaires dans les rejets urbains de temps de pluie : cas du déversoir de Clichy.
Techniques Sciences Méthodes - Numéro 4
2012