Le suivi et l’utilisation des données « qualité » des effluents transitant dans les systèmes d’assainissement (réseaux d’assainissement et d’épuration) sont nécessaires pour accroître le niveau de maîtrise et d’optimisation de leur exploitation. La direction de l’innovation et de l’environnement du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) a engagé, avec ses partenaires scientifiques, des actions R&D visant à définir les modes de traitement des données permettant de traduire les données brutes en données utiles pour l’exploitant de réseau d’assainissement. Au sein de cet article sont proposées et discutées des lois mathématiques permettant de lier les mesures physiques facilement accessibles en réseau d’assainissement (turbidité, conductivité) aux paramètres de qualité des effluents : concentration en particules, concentration en matière organique (demande chimique en oxygène [DCO]), concentrations en ammonium (NH4+) et phosphore total (Ptot). De manière synthétique, les résultats ont montré 1) que la turbidité permettait d’estimer relativement précisément des concentrations en particules et en DCO, 2) que la conductivité permettait d’estimer assez précisément les concentrations en azote ammoniacal et permettait d’avoir un ordre de grandeur de la concentration en phosphore total. Ces conclusions sont valables pour les deux bassins versants étudiés (Paris et Pau), mais les lois mathématiques liant les paramètres entre eux peuvent être sensiblement différentes. Outre le caractère site « dépendant », ce travail a également permis de montrer que certaines corrélations peuvent varier de manière significative dans le temps. Cela a notamment été montré pour la corrélation entre conductivité et azote pour le bassin versant parisien.
Suivi de la qualité des effluents en réseau d’assainissement unitaire (Paris et Pau – France) Estimation de la pollution carbonée, azotée et phosphorée à partir de mesures physiques
Techniques Sciences Méthodes - Numéro 3
2018