Traitement au chlorure ferreux d'une tranche biologique de la station d'épuration de Seine aval

J. KRIER, É. MANJOSSEN, N. BODIN Techniques Sciences Méthodes - Numéro 11 2013

Depuis sa création en 1970, le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) a été confronté au problème des nuisances olfactives dans l’exploitation de ses réseaux et de ses usines d’épuration. Le SIAAP a choisi l’option d’injection de nitrate de calcium dans les réseaux pour limiter cet impact environnemental. Le coût annuel de traitement pour l’usine de Seine aval atteint les 4 millions d’euros. Une optimisation des coûts est recherchée par le biais de régulations automatiques ou de substitution du traitement actuel par des réactifs moins onéreux. Parmi les réactifs disponibles, le chlorure ferreux en dehors d’un intérêt économique présente des avantages à la fois sur la réduction des émissions d’H2S et sur l’élimination du phosphore. Un contexte particulier d’exploitation sur Seine aval a permis de tester ce réactif à une échelle véritablement industrielle. Le produit a été injecté dans la décantation primaire en remplacement du chlorure-ferrique. En dehors de son action recherchée sur le gaz de digestion, l’impact sur la qualité de l’eau de sortie a été particulièrement étudié. Les résultats ont confirmé une action de neutralisation des sulfures formés en digestion et de déphosphatation sur les bassins biologiques. Le maintien à 100 ppm en H2S du gaz de digestion a été respecté. Une déphosphatation de 1 mg/L supplémentaire a été observée par rapport au chlorure ferrique. Une amélioration du fonctionnement des clarificateurs secondaires a été remarquée et, par voie de conséquence, de la qualité des eaux de sortie en ce qui concerne les matières en suspension et la demande chimique en oxygène. Une approche économique a permis d’établir l’intérêt financier de substituer le chlorure ferreux au chlorure ferrique pour ce type d’application. En 2013, un essai sur l’ensemble des tranches de Seine aval sera entrepris afin de confirmer ces premiers résultats et mesurer l’impact global sur les nuisances olfactives.

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