La production européenne des esters méthyliques d’huiles végétales (EMHV), biocarburant destiné à la consommation des moteurs diesel, est aujourd’hui en plein essor. Cet essor s’accompagne d’un accroissement des quantités disponibles de glycérol, principal sous-produit de fabrication de ce biocarburant. Dans ce contexte, le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne a mené des expérimentations à l’échelle du laboratoire (tests en réacteur) et à l’échelle industrielle (essais sur la l’usine d’épuration Seine centre – 800 000 équivalents habitants) visant à déterminer si ce composé constituait une source de carbone utilisable lors de l’étape de dénitrification des eaux usées. Ces travaux de R&D ont montré que les performances épuratoires atteintes avec ce substrat étaient du même ordre que celles obtenues avec le méthanol, actuellement employé sur les usines d’épuration. En revanche, les essais industriels ont permis de constater que l’injection de glycérol sur les unités de biofiltration provoquait un encrassement excessif des massifs filtrants incompatible avec un fonctionnement correct des ouvrages. Cet encrassement est lié à la colonisation des massifs filtrants par un réseau dense et cohésif de filaments mycéliens, plus précisément des champignons Geotrichum candidum et Mucor hiemalis. Les problèmes d’exploitation engendrés par ces organismes filamenteux apparaissent rédhibitoires et ne semblent pas permettre l’utilisation du glycérol comme source de carbone sur les unités de dénitrification par biofiltration.
Le glycérol sous-produit du biocarburant pour dénitrifier les eaux usées par biofiltration : retour d’expérience du SIAAP.
Techniques Sciences Méthodes - Numéro 5
2009