Depuis de nombreuses années, le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), en charge du transport et du traitement des eaux usées de 8,5 millions de Franciliens, contrôle la qualité microbiologique des eaux de ses usines d’épuration et des eaux du milieu aquatique recevant leurs rejets. Ce suivi a permis d’établir, pour les cinq dernières années (2003–2007), un bilan des niveaux de contamination globale de ces eaux à l’échelle de l’agglomération parisienne. Ainsi, si la composition bactérienne des eaux brutes est relativement constante, celle des eaux rejetées dans le milieu naturel se révèle beaucoup plus variable. Cette différence est liée à l’efficacité épuratoire des usines. L’intégration de filières de traitement complètes, éliminant efficacement le carbone, l’azote et le phosphore, permet de réduire très fortement les charges bactériennes rejetées (réduction d’un facteur 200 à 1 000). Par contre, lorsque le traitement est partiel, les abattements sont beaucoup plus modérés. Globalement, le milieu récepteur subit un enrichissement bactérien d’amont en aval de l’agglomération parisienne. Si cet enrichissement est partiellement imputable aux rejets des usines d’épuration, d’autres apports contribuent à la dégradation du milieu naturel. Ainsi, les rejets de temps de pluie (RUTP, by-pass , lessivage, etc.), dont l’impact local et épisodique est évident, contribuent aussi à l’enrichissement global du fleuve. Par conséquent, en période de débits importants, se produisant fréquemment lors de fortes précipitations, les niveaux de contamination globaux peuvent être plus importants qu’en période de faibles débits.
Qualité bactériologique des eaux de la région parisienne : de l’eau d’égout au milieu récepteur.
Techniques Sciences Méthodes - Numéro 11
2009