Qualité microbiologique des eaux en agglomération parisienne – Des eaux usées aux eaux de surface

Ouvrage collectif Edition Johanet 2016

Le Service Public de l’Assainissement Francilien (SIAAP) est en charge du transport et du traitement des eaux usées produites par près de 9 millions de Franciliens pour leurs usages domestiques et industriels. Couvrant un territoire de 1800 km2, le SIAAP traite chaque jour près de 2,5 millions de m3 d’eaux usées par temps sec. Une fois dépolluée, l’eau est rejetée dans la Seine et la Marne. Le SIAAP exploite le premier outil industriel de France pour l’assainissement : 440 km de canalisations, plus de 900000 m3 de capacité de stockage des eaux pluviales et 6 usines de dépollution permettant un traitement complet des eaux usées (carbone, azote et phosphore).

Cet outil industriel performant est le résultat de vagues de construction et de modernisation engagées depuis 1970 qui ont permis à l’assainissement francilien d’opérer une véritable mutation. En quelques décennies, la qualité du traitement s’est considérablement améliorée, en passant d’un traitement unique de la matière organique à un traitement complet de la pollution. Ces technologies intensives permettent aujourd’hui de redonner au milieu naturel une eau propre compatible avec l’atteinte des objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau et propice au développement de la biodiversité. Ainsi, et à titre d’illustration, 32 espèces de poissons sont recensées dans la Seine aujourd’hui contre 3 en 1970 (Azimi et Rocher, 2016). Le déploiement du traitement industriel des eaux usées, mené entre 1970 et aujourd’hui pour améliorer la qualité physico-chimique des eaux de surface a également eu un impact très positif sur la qualité bactériologique de la Seine. En particulier, les 15 dernières années (2000-2015), durant lesquelles des efforts ont été consentis pour généraliser le traitement de l’azote et du phosphore sur les usines et limiter les rejets urbains de temps de pluie, ont permis de limiter significativement les flux de micro-organismes introduits dans le milieu naturel. Cette réduction notable a conduit à une amélioration significative de la qualité bactériologique des eaux de Seine.

Cette amélioration de la qualité sanitaire des eaux de Seine conduit aujourd’hui à se poser la question de l’autorisation de la baignade sur certains secteurs, notamment dans le cas de l’organisation d’évènements sportifs. À ce jour, la réglementation relative à la baignade (arrêté du 22 septembre 2008) porte sur deux bactéries indicatrices de contamination fécale : Escherichia coli (seuil fixé à 900 NPP / 100 ml, calcul du 90e percentile) et entérocoques intestinaux (seuil fixé à 330 NPP/100 ml, calcul du 90e percentile). L’objectif de ce document est d’apporter les éléments de connaissance et de compréhension sur le transfert de la contamination fécale en milieu urbain (Escherichia coli et entérocoques intestinaux).

Basé sur 15 années d’études R&D menées par le SIAAP, via sa Direction Innovation, ce document synthétise les connaissances acquises sur la dynamique de transfert des bactéries indicatrices fécales dans le continuum «réseau d’assainissement – stations d’épuration – rivières», en se focalisant sur le cas de l’agglomération parisienne.

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