Cet article vise à apporter des informations sur les conditions d’apparition des nitrites lors de la dénitrification aval des eaux usées par biofiltration. Plus précisément, il aborde la question de l’influence des apports en phosphates sur l’apparition de nitrites dans les eaux dénitrifiées. Nos résultats ont montré qu’au cours de la dénitrification, la biomasse consomme en moyenne 0,02-0,03 mg P. mg N-NOx éliminé. Ainsi, le maintien d’un ratio P-PO43-/N-NO3- de 0,03 dans les eaux nitrifiées alimentant l’étape de dénitrification permet d’assurer une dénitrification efficace tout en limitant les concentrations en phosphates résiduels dans les eaux dénitrifiées. L’étude plus fine de la consommation en phosphates a montré que la biomasse peut se comporter comme une véritable « éponge à phosphates » en retenant de manière très efficace les phosphates lorsqu’ils sont en excès dans le milieu réactionnel ; les consommations pouvant atteindre 0,05-0,06 mg P. mg N-NOx éliminé dans ces situations d’excès. À l’inverse, les expérimentations en pilote de laboratoire ont montré que la biomasse est capable d’éliminer une quantité d’azote importante en l’absence de phosphates dissous. La biomasse épuratrice est donc peu réactive aux variations de phosphates dans le milieu réactionnel. Une instabilité des apports en phosphates, induisant des périodes de carence temporaire en phosphates, ne provoquera pas nécessairement de dysfonctionnement de la dénitrification et d’apparition de nitrites dans le rejet. Cependant, la carence en phosphates peut constituer un facteur aggravant si les unités de dénitrification reçoivent des charges appliquées en azote trop importantes. Dans cette situation, le ralentissement des cinétiques de dénitrification induit par la limitation des apports en phosphore accentue le phénomène d’apparition des nitrites provoqué par l’application de charges excessives en azote.
Conditions d’apparition des nitrites lors de la dénitrification des eaux usées. Importance des apports en phosphore.
2011