Au début du programme PIREN-Seine, la pollution organique par les effluents de l'agglomération parisienne était responsable d'une anoxie épisodique dans la Seine inférieure. Tandis que les nutriments provenant de sources ponctuelles et diffuses provoquaient une eutrophisation, nuisible à la production d'eau potable à partir des eaux de surface et à la biodiversité. La mise en œuvre de la directive-cadre européenne sur l'eau a entraîné une diminution drastique des concentrations de carbone organique, de phosphore et d'ammonium dans les eaux de surface à partir du début des années 2000 et à une réduction de la fréquence et de l'amplitude de la prolifération du phytoplancton.
Cependant, la contamination par les nitrates provenant de l'agriculture intensive en engrais a continué à augmenter ou, au mieux, s'est stabilisée, menaçant ainsi les ressources en eaux souterraines et provoquant un déséquilibre des nutriments dans la zone côtière où l'eutrophisation entraîne encore des proliférations d'algues nuisibles. Josette GARNIER présente dans cette capsule comment la combinaison des données haute fréquence avec des outils de modélisation, développés depuis 30 ans, peuvent aider à simuler l’état écologique partout dans la Seine et aider à discriminer la contribution du métabolisme autotrophe vs hétérotrophe dans la sursaturation en CO2 observée dans la Seine.